Chroniques

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10. Punitions ou conséquences
 
A propos des punitions…

 

Comment faire comprendre à Mylène, 12 ans, qu’elle doit obéir et respecter les limites, se demandent ses parents, nous avons tout essayé, même les punitions ne lui font pas peur. Nous la privons de son téléphone ou de sorties. Elle dit qu’elle s’en fiche et elle recommence. Nous lui interdisons de voir sa série, ou ses amies… on ne sait plus quelle punition choisir pour que ça lui fasse de l’effet ! Il ne se passe pas une semaine sans que nous devions la punir…

Les punitions trop fréquentes, trop longues ou trop sévères ne sont pas efficaces, au contraire,  elles sont sources de révolte et provoquent souvent un sentiment d’injustice et de découragement. Elles altèrent la relation entre le parent et l’enfant. Elles diminuent la confiance en soi de l’enfant qui se sent incapable d’être satisfaisant. De plus, souvent, la punition est proportionnée à la grandeur de la colère ressentie plutôt qu’à l’événement en lui-même. 

Les punitions les plus éducatives sont celles qui établissent un lien direct entre le comportement inapproprié et les conséquences dans la réalité. L’idée est de réfléchir à ce qui se passe quand ce comportement a lieu, quelles en sont les conséquences. Cela permet de trouver des punitions logiques qui visent à ce que l’enfant ou le jeune comprenne qu’il est responsable des ses actions et des conséquences que cela engendre. L'enfant peut alors réparer les torts qu'il a faits en guise de punition. Ce peut être par exemple d’essuyer s’il a renversé, de rembourser avec son argent de poche  la dépense trop élevée de téléphone ou l’objet cassé, d’écouter la dame qu’il a volé pour  comprendre comment ça lui a fait ou de perdre le privilège accordé comme le prêt d’un vêtement s’il a été endommagé ou la voiture pas ramenée à temps,… 

Parler de punition a aussi un lien direct avec les limites que nous posons à nos enfants. Plus les règles et les demandes sont claires, plus le sens apparaît à l’enfant et plus il sera aisé de lui expliquer les raisons des limites. A 12 ans, Mylène pourrait participer à l’élaboration de certaines règles afin de se sentir plus concernée et plus responsabilisée. Ses parents pourraient également la faire réfléchir aux conséquences possibles si elle enfreint la limite.

Faire vivre à l’enfant les conséquences naturelles ou logiques de ses comportements  encourage sa prise de responsabilité, alors que les punitions arbitraires servent souvent à augmenter sa culpabilité et sa rancœur.