Chroniques

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12. Le mensonge
 
Stéphane a menti

 

Stéphane (12 ans) est arrivé en retard à la maison après l’école, alors qu’il doit rentrer directement après la sonnerie. Il a expliqué qu’un enfant de sa classe s’était fait mal et qu’il l’avait raccompagné à la maison. Le lendemain, la maman de Stéphane a croisé par hasard la maman du camarade blessé et découvert que Stéphane avait menti. Son fils ne s’était pas blessé, ils avaient joué ensemble dans la cour d’école !

Il y a plusieurs raisons qui poussent un enfant à raconter un mensonge : Quelquefois, l’enfant n’ose tout simplement pas avouer ce qu’il a fait, car il a honte de son action et protège son image. Parfois c’est pour embellir la réalité, comme quand Stéphane était plus petit et qu’il racontait qu’il avait été faire une promenade en soucoupe volante, ou qu’il possédait un cheval. Ces mensonges-là apparaissent surtout lorsque la différence entre l’imaginaire et la réalité n’est pas tout-à-fait installée. Ils ne visent pas à tromper quelqu’un et si on les considère comme de la fantaisie, ils disparaissent avec la croissance de l’enfant.  Souvent,  l’enfant ment pour ne pas se faire gronder, éviter les punitions, surtout lorsqu’elles sont trop dures ou disproportionnées. 

Quand le mensonge a pour but de tromper quelqu’un, le rôle des parents est de d’amener l’enfant à reconnaître son acte, sans toutefois le dénigrer. L’enfant a besoin d’être mis en face des conséquences de son mensonge : « Tu sais, si tu mens, je ne vais plus te croire, même si c’est vrai. » ou « Je ne suis plus sûr si je peux te faire confiance. » ainsi l’enfant comprend qu’il a aussi une responsabilité dans la confiance qui lui est accordée.

Les parents de Stéphane peuvent réfléchir autour de différents aspects  pour réagir  au mensonge de leur fils. D’abord, s’interroger sur le pourquoi du mensonge : il semble que Stéphane  aimerait avoir un peu plus de liberté après l’école pour discuter avec ses copains ou traîner sur le chemin de l’école, mais n’ose pas le demander. Ensuite, lui parler des conséquences : par exemple de la confiance,  de l’inquiétude provoquée par son retard. Puis chercher comment il pourrait réparer les dommages : Stéphane pourrait aider sa maman dans une tâche ménagère pour compenser le temps passé à le chercher. 

Enfin,  pour prévenir la « récidive », ses parents réfléchissent  à lui donner une heure  de retour de l’école un plus large. De plus, ils vont encourager Stéphane à leur parler quand quelque chose ne va pas. Ainsi, la confiance entre Stéphane et ses parents pourra  se renouer et se consolider.