Chroniques

Retrouvez toutes les Chronique parues dans le quotidien "La Liberté" ici.

14. Il est mauvais perdant

Samuel, 12 ans, est vraiment mauvais perdant, il n’arrive pas à accepter ses défaites aux jeux, que ce soit lorsqu’il joue au football, avec ses amis, ou même tout seul, devant sa console. Lorsque cela se produit, il s’énerve et s’en prend à tout ce qui lui tombe sous la main. Cette situation dure depuis qu’il est petit et lui cause des difficultés dans sa vie sociale et familiale.

La capacité d’accepter de perdre à un jeu s’acquiert progressivement dès la petite enfance, au fur et à mesure que l’enfant comprend que dans les jeux, il y a généralement un gagnant et un perdant. Il va pouvoir expérimenter les deux rôles sans danger pour sa propre estime de soi qui est en construction. 

Dans un système où le plus fort, le plus performant, le plus chanceux est valorisé, les jeux de société peuvent être des occasions  de remettre un peu d’ordre dans ces notions. Perdre, se tromper ou faire des erreurs permet d’apprendre, de comprendre, de progresser ! La pratique des jeux de société est aussi un apprentissage du respect  et  de la vie avec les autres, et puis, perdre une partie de Monopoly, ce n’est pas être un perdant dans la vie ! 

En acceptant nous-mêmes d’être un bon perdant, nous permettons aussi aux enfants d’avoir un modèle positif et rassurant. Nous pouvons également jouer en étant honnête, sans faire exprès de gagner ou perdre. Pour équilibrer les forces et les chances, il est possible de donner un handicap aux plus grands. Lorsque l’enfant ou le jeune s’énerve devant la défaite, on peut reconnaître sa déception, en lui disant que nous comprenons qu’il aurait préféré gagner, que perdre est décevant, sans se moquer de lui ou lui faire la morale. Se sentir compris et rassuré quant à sa valeur l’aidera à accepter la situation. Sous les comportements du mauvais perdant se cachent souvent une anxiété liée à la performance et à la confiance en soi.

Il existe des jeux coopératifs dans lesquels il n’y a ni gagnant ni perdant, mais où une collaboration est requise pour remporter ensemble la partie. Ce type de jeu permet de reléguer au deuxième plan la compétition pour remettre le plaisir de jouer devant !