Chroniques

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4. C'est pas juste,...

Les rapports d’Amélie 13 ans et de Johan 10 ans sont marqués d’une jalousie prononcée. Leurs parents sont pourtant attentifs à être juste. Dès la naissance de Johan, ils ont continué à offrir beaucoup d’attention à Amélie. De plus, pour éviter cette jalousie, ils s’efforcent de ne pas faire de différences entre eux. Ainsi, quand Amélie invite une copine, Johan peut en faire autant. Quand maman achète un pull à Johan, elle en offre aussi un à Amélie…Les parents les rassurent en leur répétant qu’ils les aiment tous les deux exactement pareil. Malgré tout, la rivalité ne cesse de se manifester et d’augmenter, ce qui déboussole les parents et rend l’atmosphère familiale tendue.

Les efforts pour gommer les différences entre les enfants sont inefficaces face à la jalousie. Pour l’enfant, le plus important n’est pas de recevoir exactement la même chose que les autres, mais de se sentir unique, de se sentir exister pour lui. Chaque enfant a sa propre personnalité, ses propres besoins, sa propre manière d’être abordé et y répondre de manière individualisée permet de respecter l’enfant dans ce qu’il a d’unique. Johan aime inviter des copains pour aller à la piscine, tandis qu’Amélie qui n’aime pas l’eau, préfère rester à la maison. Amélie est fan de Christophe Maé et rêve d’avoir son CD, Johan s’en fiche. Johan aime jouer avec sa maman au Uno, Amélie préfère passer du temps à cuisiner des gâteaux avec elle. Johan a besoin d’une veste, une autre fois ce sera Amélie qui aura besoin de quelque chose. Ainsi au fil des jours l’attention reçue s’équilibre et chacun se sent important pour lui-même et non pas seulement par rapport à l’autre. Les parents craignent moins maintenant de paraître parfois injustes.

Aimer différemment ce n’est pas aimer plus ou moins. L’enfant a besoin d’être rassuré sur l’amour de ses parents pour lui : «  Tu as une place unique dans mon cœur, elle est réservée pour toi parce que tu es toi et différente de ton frère, » cela rend le frère ou la sœur moins «dangereuse».

Quand l’enfant est rassuré qu’il est aimé et considéré pour lui, alors il est aussi prêt à découvrir que son frère ou sa sœur n’est pas seulement un rival mais une source de partage, de fous-rires, de réconfort et …de complicité face aux parents !